12 Mars 2000
Julian Pettifer : Il n’y a aucune récompense pour avoir deviné où je me trouve actuellement. Voilà ! Je suis sur un plateau de tournage et c’est à Auckland. Alors vous n’allez peut-être pas tout de suite faire le rapprochement entre l’industrie du film et la Nouvelle-Zélande. Mais peut-être que vous devriez. Les mordus de cinéma auront conscience du coté remarquable des films tournés en Nouvelle-Zélande, comme « La Leçon de Piano » et « Créatures Célestes », ainsi que des acteurs Sam Neil et Kerry Fox. Et l’avenir, ici, de la production de films n’a jamais été aussi étincelant que maintenant. Est-il possible que la « 20th Century Fox » soit rejointe par la « 20th Century Kiwi » ? Eh bien ce n’est pas totalement impossible.
Actuellement un film à gros budget est en tournage dans les environs de la Nouvelle-Zélande, c’est une adaptation du « Seigneur des Anneaux » de Tolkien. Et ce studio s’active à tourner la cinquième saison de cette série dramatique qui a un incroyable succès : Xena, la Princesse Guerrière. Xena est diffusé dans 115 pays. Et si vous avez vu la série chez vous, en Angleterre, vous l’avez probablement prise pour une production Hollywoodienne car l’accent est nettement Américain.
Pourtant c’est entièrement tourné, ici en Nouvelle-Zélande, et celle qui donne son nom à la série, la sculpturale héroïne vêtue de cuir, Xena la Princesse Guerrière, jouée par Lucy Lawless, est Néo-Zélandaise également. Le succès grandissant de Xena a fait de Lucy Lawless une star internationale, et je l’attends sur le plateau pour lui parler.
***************************
Julian Pettifer : Je dois dire que vous ne pourriez pas être quelqu’un d’autre, ces fameux cheveux noirs, ces fameux yeux bleus… Et en réalité votre taille m’impressionne… Parce que vous êtes plutôt grande… Je veux dire, je ne suis pas un nain !
Lucy : Tout le monde est déçu, en particulier quand ils rencontrent des super-héros, parce qu’ils sont si ordinaires. Vous savez « Oh, vous n’êtes fait que de chair et de sang » Désolée !
Julian Pettifer : Dans cette nouvelle saison, Xena va évidemment continuer à combattre les pouvoirs obscurs et les forces du mal.
Lucy : Oui, mais à l’encontre du pire de son jugement. Vous voyez, un diable sur une épaule, un ange sur l’autre. C’est une héroïne qui a des défauts, ce à quoi, je pense, les gens se rattachent. Elle lutte pour être quelqu’un de bien. Mais je crois que la raison pour laquelle les gens regardent la série chaque semaine c’est… Parce que ce sont des thèmes universels qui intéressent différentes personnes à travers le monde. Le triomphe du bien sur le mal, l’amour contre la haine.
Julian Pettifer : J’aimerai connaître votre avis à propos de la popularité des personnages de femmes super-héros.
Lucy : Je pense que les hommes aussi bien que les femmes sont attirés par les héros qui sont des femmes. Les femmes aiment la force et les hommes aiment à se dire : Pour une fois voici une femme avec qui je vais pouvoir m’asseoir et boire une bière, sans qu’elle me pose de questions délicates. Les femmes se sentent plus puissantes… Et inspirées. Les femmes ne se sentent pas menacées par une femme d’action comme elles le sont par une femme retorse. Vous ne vous attendez pas… Vous savez, Xena ne va pas arriver et vous voler votre petit-ami, [rires] elle pourrait peut-être voler votre petite-amie. [rires] Non. Nous devons être un peu plus silencieux parce que la lumière rouge est allumée. Ils tournent. Ce n’est pas du grand art… Ce n’est pas le sommet de l’art. [rires] C’est plutôt une sorte d’art mineur et on adore ça.
Julian Pettifer : Une des choses qui est impressionnante est que vous êtes… Vous avez… Pour moi… Un très léger accent Néo-Zélandais, il n’est pas très fort… Dans la série vous avez un… Quoi… Un accent américain ?
Lucy : Oui.
Julian Pettifer : Avez-vous trouvé ça difficile ?
Lucy : Je dois m’entraîner. Quand je pars en vacances, je reviens et je retombe dans… Vous savez… Cette bonne grosse façon de parler à la Néo-Zélandaise, avec une voix traînante : « Jsuis allée en vacances, j’ai bu comme une plouc ». Non, je fais un effort pour vous, parce qu’on est à la radio.
Julian Pettifer : Pourquoi est-ce tourné en Nouvelle-Zélande ? Ce que je veux dire c’est, est-ce en partie votre choix ?
Lucy : Je n’ai absolument rien à voir là-dedans. Le type qui est maintenant mon mari traversait un parking à Universal, et il est rentré dans un ancien collègue, et il a dit-
Julian Pettifer : Comment ça, en Californie ?
Lucy : En Californie et il a dit « Eh, tu es sur quoi ? », « Oh, j’ai ces nouvelles séries et on pense aller en Afrique du Sud ou un endroit comme ça pour filmer parce qu’on nous a donné une certaine somme d’argent. » Et l’autre type lui dit : « Eh bien je viens juste de filmer une série appelée « Mrs Piggle-Wiggle » en Nouvelle-Zélande (avec Jean Stapleton qui jouait Edith, la femme de Archie Bunker). Tu devrais aller là-bas. Ils parlent Anglais, ils ont une équipe de tournage, ils ont des extérieurs fabuleux, tout près de la ville. » Ca a donné l’idée à Rob d’envoyer quelqu’un ici pour reconnaître les lieux, et c’est pourquoi c’est tourné ici.
Julian Pettifer : Il semble qu’il y ait un intérêt grandissant pour la Nouvelle-Zélande en tant que lieu de tournage de films. Et je pensais, quand je suis venu, qu’Hollywood est devenu le centre de l’industrie du film au 20ème siècle à cause de son soleil. Je pensais que le climat a quelque chose à voir là-dedans, encore de nos jours.
Lucy : Oui. Vous n’avez pas à aller bien loin pour fuir les lignes à haute tension.
Julian Pettifer : Il y a beaucoup de tournages ici.
Lucy : Oh oui ! Il y a beaucoup de lieux de tournages en Nouvelle-Zélande. Vous savez, j’ai un avis mitigé à propos de ça. D’un côté j’ai envie de dire : « Absolument. Venez en Nouvelle-Zélande. Des équipes formidables. On parle Anglais. Le taux de change est bon pour vos pounds ou vos dollars Américains, peu importe. ». Et une autre partie de moi veux dire : « Non, ne venez pas ! Parce que vous allez seulement voler nos équipes. On a entraîné toutes ces personnes et vous allez juste nous les débaucher. ». Je suis Néo-Zélandaise jusqu’au bout des ongles. J’en ai pris conscience. Plus je voyage, plus je réalise que je suis un produit de cette terre. J’aime le côté sauvage, les plages de la côte Est. Vous pouvez avoir un poney et travailler en ville. Et posséder 10 acres de terre à 20 minutes du travail. C’est une fantastique et très belle partie du monde.
Julian Pettifer : Juste avant que vous partiez.
Lucy : Oui ?
Julian Pettifer : Pourquoi pas le cri de guerre ? Vous pouvez nous en faire un s’il vous-plaît ?
Lucy : Yiyiyiyiyiyyiyaah !
Julian Pettifer : C’est le cri de guerre de Xena. Et alors qu’elle retourne combattre les forces du mal, il est temps pour moi de vous dire à la semaine prochaine sur « Crossing Continents ».
Source. Traduction par Kaori.