L’interview de Gabrielle

31 Janvier 2008

Attention événement ! AlloCiné Séries a retrouvé la trace de Reneé O’Connor, qui interprétait Gabrielle dans la série culte « Xena, la Guerrière » !

Ces dernières années, les films d’horreur ont connu une deuxième jeunesse. Pourquoi avoir choisi de jouer dans « Boogeyman 2 » ?

Le personnage était si complexe que j’ai voulu m’y mesurer.

Comment s’est passée votre expérience sur le plateau de « Boogeyman 2 » ?

Travailler avec cette génération de nouveaux acteurs a été très rafraîchissant. Ils sont faciles à vivre et très sérieux dans leur travail. J’ai su dès le départ que le niveau était élevé et que le film ne se contenterait pas d’appliquer la formule typique du film d’horreur. Tous les acteurs ont beaucoup donné et se sont entraidés. Il y avait des photos de tout le monde dans chaque loge, nous avons formé un vrai groupe. Je n’avais jamais travaillé avec autant de jeunes acteurs auparavant.

Avez-vous fait des recherches spécifiques pour incarner votre personnage, une psychiatre ?

Je me suis replongée dans des recherches que j’avais effectuées pour un rôle précédent, cela m’a beaucoup aidé pour esquisser les traits du personnage. J’ai aussi pris en compte le fait que Jessica (ndlr : son personnage) travaille un peu en dehors des sentiers battus. Je voulais accentuer ses réflexes de compassion et d’empathie envers les phobies de chacun de ses patients. C’est-à-dire l’exact opposé du psychiatre incarné par Tobin Bell.

Votre personnage a ses propres démons, ses peurs profondes…

En effet ! C’est dommage qu’elle meurt car il y avait tant à explorer en elle…

Ce film vous a permis d’explorer les thèmes de la peur et des phobies…

J’étais très curieuse de voir ce que les autres acteurs avaient trouvé à ce sujet. Il s’agissait plus d’une recherche sur le personnage qu’une quête personnelle. En réalité c’est assez marrant d’explorer ces phobies même si personne ne voulait aller à l’étage de l’hôpital qui était supposé être hanté. On y allait toujours à deux…

Quels sont vos projets ?

C’est ironique ! Alors que les scénaristes sont en pleine grève, je me consacre pleinement à l’écriture. Je veux davantage me tourner vers la production de projets cette année.

Vous êtes une artiste en pleine ascension. Quelques unes de vos toiles sont visibles sur votre site Internet. Quand avez-vous commencé à peindre ?

Je me suis tournée vers la peinture lors de mon divorce (ndlr : en 2004, avec Steve Muir). Mon ex-mari, qui est un homme formidable, et moi sommes désormais amis mais, à cette époque, tout s’est écroulé. Je n’avais pas de projets en tant qu’actrice donc il m’a fallu trouver un moyen d’expression, une façon de faire sortir mes émotions. J’ai donc commencé à peindre. Mes tableaux sont empreints de profondeur et de symbolisme.

En France, vous êtes célèbre pour avoir interprété Gabrielle dans la série culte « Xena, la Guerrière ». Lucy Lawless et vous êtes devenues des amies proches. Lors du concert de Lucy au Roxy Theatre, vous êtes montée sur scène et avez dansé devant tout le monde…

C’est elle qui me l’a demandé et je me suis dit « J’y vais ! ». J’ai dansé sur scène alors qu’elle était en train d’interpréter une chanson de Ray Charles. Impossible de refuser !

L’alchimie entre vous deux à l’écran sautait aux yeux. Y aurait-il une chance de vous revoir à l’antenne ensemble ?

Nous avons tous les deux des vies bien remplies. Lucy est mon âme-soeur. Nos carrières ont pris des chemins différents. Elle s’est consacrée de plus en plus à sa musique et je me suis tournée vers des projets un peu plus indépendants.

Qu’espérez-vous de vos projets personnels ?

Je sais désormais tout ce qu’il faut faire pour développer un film ! J’aimerais mettre à profit cette expérience pour mettre sur les rails un projet plus personnel ou une histoire qui résonne en moi. C’est mon but. En ce moment, je me consacre vraiment à l’écriture, on verra ce qu’il en ressort. Ma famille est passée par tant d’épreuves, j’essaie de m’en inspirer pour écrire une histoire qui pourrait toucher les gens. C’est fascinant de voir ce projet grandir. C’est un voyage incroyable. La nuit dernière, j’étais en train d’écrire en pensant à mon frère. C’est passionant. Mon frère est un homme formidable. Je suis dans un processus très personnel, en pleine réflexion. Je n’en suis qu’au début, qu’aux fondations du projet. Mais je sais que c’est une chance incroyable de pouvoir m’exprimer, de m’adresser aux gens.

Vous avez déjà produit et réalisé des épisodes de « Xena ». L’écriture est-elle une évolution naturelle ?

C’est marrant parce qu’écrire m’a toujours fait peur. La comédie a toujours été mon premier amour parce que c’était pour moi un moyen d’exprimer toutes mes émotions, d’être vue et entendue. La réalisation est venue ensuite, presque naturellement. J’ai fait beaucoup de théâtre et cette discipline vous oblige à analyser un texte, les enjeux des personnages… Je me suis mise à la production parce que je voulais savoir ce que j’étais capable de faire en dehors des studios, hors du système. L’écriture m’effraie parce qu’il ne s’agit que de moi. Peut-être n’est-ce qu’une phase, qu’une étape. Un jour je n’aurais peut-être plus envie d’écrire, je ne le pourrais peut-être plus, alors j’explore cela à fond aujourd’hui.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans la comédie, la réalisation, la production ou l’écriture ?

La chose la plus importante est d’être à l’écoute de ses intuitions. Il faut se faire assez confiance pour écouter sa petite voix interne. J’y crois fermement. Ce que l’on entend au fond de soi vient d’en haut. Nous sommes plus riches intérieurement que nous ne le pensons.

Que souhaiteriez-vous avoir accompli dans 5 ans ?

Voilà une question à laquelle il est toujours difficile de répondre. En réalité, j’essaie de ne pas planifier mon avenir, de ne pas me dire « Je veux avoir fait ça dans 5 ans ». Je n’ai pas ce réflexe, en tout cas plus maintenant. Enfant, je voulais déjà être actrice et je savais qu’il fallait le faire sérieusement. J’ai été très professionnelle toute ma vie. Je savais que je voulais avoir des enfants, me marier. Je ne fais plus de plans aujourd’hui. Il est désormais question pour moi d’évoluer, de grandir en tant qu’être humain et d’essayer d’être la meilleure personne possible.

Vous êtes impliquée dans de nombreuses oeuvres caritatives. Quelles sont les organisations et les causes que vous soutenez ?

A chaque fois que j’ai vendu un tableau ces dernières années, une partie de la somme récoltée est allée à une organisation baptisée « Habitat for Humanity » parce qu’elle est venue en aide aux victimes de l’ouragan Katrina. Depuis des années, je soutiens « The Alisa Ann Ruch Burn Foundation » (ndlr : fondation qui vient en aide aux victimes d’accidents liés aux feux). Je recherche également à aider des organisations venant en aide aux victimes de maltraitance enfantine, je pourrais y apporter toute mon expérience et aider directement les gens.

 

Par Emmanuel Itier pour « AlloCiné« .