29 Octobre 1997
« Holmes » est une émission télévisée d’une demi-heure qui passe après les informations, et son animateur attitré, Paul Holmes, fait des interviews en rapport avec les sujets d’actualité, ainsi que des histoires « d’intérêt humain » et un peu de « people » en même temps. TV1 est une chaîne nationalisée mais commercialement gérée ; sa rivale d’outre-mer, TV3, diffuse Xena (d’où le focus sur « Grease » et non sur Xena).
L’interview avec Lucy Lawless a été largement promue pendant les infos ; et au début de « Holmes », ils ont commencé par un plan en direct suivant Lucy, dans le bâtiment TVNZ, qui se dirigeait vers le studio.
Susan Woods : Voici Lucy Lawless, elle vient juste d’être aperçue en bas dans le hall et se dirige vers nous.
Lucy : Je me fonds parfaitement dans le décor ici, à TVNZ.
Susan Woods : A suivre au programme, oui- fraîchement sortie de la production de « Grease » à Broadway, se reposant de l’emploi du temps exténuant de la production de Xena, Lucy Lawless me rejoint en direct au studio.
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Susan Woods : Bien, qui les enfants Américains préfèreraient-ils avoir pour jouer à la maison ? Premier Chelsea Clinton, d’accord ; deuxième Tiger Woods, vous pouvez comprendre que la troisième est Néo-Zélandaise, oui la Néo-Zélandaise Lucy Lawless ! Leurs pères n’objecteraient probablement pas non plus, c’est Hunter Wells qui écrit que notre producteur – bien sûr, ça sort probablement du cœur, que tout sort bien sûr d’un récent sondage du magazine « America’s People ». Enfin bref, Lucy Lawless est de retour à la maison après Broadway et un énorme succès dans « Grease ». Elle a bien sûr commencé dans des pubs pour la banque ASB puis elle est devenue, et vous ne voulez probablement pas que l’on vous le rappelle Miss Nouvelle Zélande, Xena bien sûr, Princesse Guerrière, la série de télévision Américaine qui l’a propulsée à la super-célébrité et elle a même été appelée icône des années 1990 par « Ms Magazine ». Elle me rejoint évidemment, alors que je continue à faire référence à cette personne maintenant à ma gauche. Comment allez-vous ?
Lucy : Salut Susan, super, merci.
Susan Woods : Bienvenue à la maison.
Lucy : Merci.
Susan Woods : Ok. « Grease », vous êtes sur scène, avec un public live, j’ai lu que vous avez eu un problème pour chanter en direct, pendant un certain temps.
Lucy : J’ai commencé les leçons de chant adolescente et je pense que dans un sens, ça m’a en quelque sorte arrêtée. Je ne sais pas si c’est une bonne idée que les enfants étudient si durement et si jeunes, mais je me poussais moi-même et je pense que je me suis offerte une petite phobie donc hum, pour moi, jouer dans « Grease » avait pour principale raison de me permettre de surmonter ce blocage que j’avais de chanter en public, et ça m’y a vraiment forcé. Je devais me lever et jouer huit spectacles par semaine, même si nous étions malades et fatigués, ça, vous savez, n’avait juste pas d’importance, le spectacle devait continuer.
Susan Woods : Pour faire salles complétes, j’ai lu.
Lucy : Ouais c’était le but ; initialement. Au début des ventes, il y a eu une très lente période parce que c’est traditionnellement le temps mort de l’année, où chacun retourne à l’école, mais les salles se sont remplies assez rapidement et sont restées pleines durant toutes les représentations, et c’était juste merveilleux.
Susan Woods : Et plus important encore, vous avez aimé ça.
Lucy : Ouais, vous savez quoi, la vérité, la vérité c’est que suis contente de l’avoir fait et aussi très contente que ça soit terminé et plus je prends mes distances, plus tout cela me semble rose ; c’était un travail vraiment dur. J’ai aimé les gens, vous pourriez ne pas le croire mais les gens de Broadway sont hum, ils ne sont absolument pas rosses, vous ne vous attendriez pas à ça du théâtre, vous savez je viens d’un milieu théâtral, donc hum, ils ont vraiment cassé mes préconceptions à propos des gens du théâtre, c’était merveilleux.
Susan Woods : Une bien belle image. Je lisais à votre propos aujourd’hui, votre mère a peint une image dans mon esprit, une fille de dix ans, debout sur la petite table avec un coquillage.
Lucy : Ouais.
Susan Woods : Pour un microphone, vous vous êtes enfuie n’est-ce pas ?
Lucy : Ouais, mon amie Michelle et moi avions l’habitude d’adapter des pièces à partir de contes pour enfants. Je pense que j’avais dix ans, quand j’ai découvert pour la première fois que « Oh vraiment, j’aime ça » ; cette performance c’était une représentation scolaire d’une parabole du « fils prodigue » à l’école primaire (rire) et je jouais encore une mauvaise fille, celle qui arnaque le fils prodigue ; et je me rappelle du moment, je me rappelle de ce que je portais lorsque j’étais debout dans ma chambre, quand j’ai pensé « wow, j’aime vraiment cette histoire de représentation, ce n’était pas aussi effrayant que ce que je pensais ».
Susan Woods : Xena est-elle une mauvaise fille ? Elle est une sorte de bonne mauvaise fille, n’est-ce pas ?
Lucy : Elle essaye très ardemment d’être bonne, mais je pense que c’est ce qui fait partie de son attrait que nous puissions tous nous rapporter au héros imparfait, et elle n’est pas l’homme au chapeau blanc, et vous ne savez pas vraiment quelle voie elle va choisir. L’autre chose est que cette série ne doit absolument, cette série ne doit absolument pas être trop prise au sérieux donc je l’aime, je ne renoncerais à mon travail quotidien pour rien au monde. (rire)
Susan Woods : Même si ça signifie ramper dans des tunnels avec des rats lâchés sur votre tête ?
Lucy : Ouais.
Susan Woods : C’est extraordinaire.
Lucy : Des rats, anguilles, branches enflammées, vous savez (rit) on vous jette de tout dessus.
Susan Woods : C’étaient juste les rats qui m’avaient frappée, je dois dire. Vous faites partie des 50 plus belles personnes sur la liste mondiale. Vous êtes, comme je l’ai dit, une des (Lucy rit) – ne riez pas – pourquoi vous riez, c’est vaguement embarrassant ?
Lucy : Humm, vous savez ça ne l’est pas, mais ça a tous les aspects de la célébrité et, vous le saurez, n’a aucun rapport avec qui vous êtes vraiment dans votre vie réelle, et vous n’êtes certainement pas célèbre dans vos propres séjour et cuisine ; et c’est juste le spectacle – c’est juste le genre, le concept abstrait que vous pourriez être hum – considérée comme une des plus belles personnes – ou une célébrité ou une personne renommée, ce n’est pas quelque chose que vous éprouvez dans votre vie quotidienne en général. Quand je vais travailler, je suis juste Lucy et quand je vais à la maison, je suis juste Maman.
Susan Woods : C’est une chose extraordinaire quoique, vous êtes, vous savez, vous êtes une fille d’Auckland, comme je le suis, comme le sont beaucoup de personnes vous regardant ce soir ; et vous êtes mondialement célèbre, sur l’énorme scène internationale, avec des milliers de jeunes actrices faisant n’importe quoi pour en arriver là, et vous y êtes.
Lucy : Ouais je ne peux pas – je ne peux pas le croire moi-même, mais c’est énorme, que préfèreriez-vous être ? Le genre anonyme, sans le sou –
Susan Woods : – Absolument pas.
Lucy : Et sans travail. J’ai essayé et ceci est bien plus agréable.
Susan Woods : Ce qui m’amène à vous demander, Donald Trump que vous a-t-il vraiment dit ?
Lucy : Je séjournais à son hôtel et il m’a appelé juste pour me demander si tout le monde me traitait bien, et m’a simplement demandé de sortir boire un verre, et il était parfaitement aimable ; et je sais que les gens aimeraient que je crache quelques saletés sur lui, mais je n’en ai juste aucune à offrir.
Susan Woods : Un homme intéressant ? Charmant ?
Lucy : Charmant peut-être, intéressant non. (les deux rient)
Susan Woods : Qu’est-ce que ça signifie?
Lucy : Ahhh hum bon qu’est-ce que ça signifie, et bien il donnait de très généreuses informations à propos de combien il payait en bâtiments et autres choses mais je suppose que je n’appartiens pas à ce monde vous savez. (rire)
Susan Woods : Vous n’êtes pas du tout motivée par l’argent, n’est-ce pas ?
Lucy : Humm non, je veux dire j’essaye de ne pas être naïve à ce sujet ; je connais la valeur de l’argent, je connais la valeur de la gloire, de la célébrité et son commerce ; ça vous dit que votre spectacle est une réussite et que vous devez l’entretenir dans une certaine mesure, mais l’argent ne devrait pas être votre outil de prise de décision primaire, ou vous savez, ça ne devrait pas être ce qui vous motive.
Susan Woods : Le coût étant votre vie privée, votre fille Daisy ; il y a un coût, il y a un coût pour toutes les femmes qui ont choisi de travailler. Ressentez-vous si lourdement ce coût, la culpabilité je veux dire ?
Lucy : Ca m’a pris un long moment pour m’habituer à travailler. Il y a un coût pour tout le monde dans votre famille parce que très souvent, vous serez catalogués dans le moule et de temps à autres, ils vous descendront, vous savez, ils vous gardent dans les flux et reflux de la popularité, ça leur donne plus de pages à remplir ou quoi que ce soit d’autre mais ça peut impacter sur les gens que vous aimez. J’essaye de ne pas le prendre trop sérieusement et même d’essayer de ne pas le lire, parce qu’ils sont très généreux avec les guillemets vous savez, et lorsque j’ai eu des occasions de lire ces choses cela, ça a été embarrassant. Cela peut être embarrassant de lire des citations qu’ils vous attribueront et que vous savez n’avoir jamais dites, et qu’ils bricoleront des histoires à partir d’interviews que vous pourriez avoir faites et qu’ils rempliront plutôt tous seuls les cases vides, c’est mon sentiment mais de nouveau, il ne doit pas être pris au sérieux parce que, après tout, les magazines ou même des émissions télévisées du même style montrent que personne ne se souvient de ce qui a été dit, ils se rappellent peut-être juste des images et du sentiment global de célébrité donc j’encourage ma famille à ne pas le faire, s’ils doivent le lire, à ne pas le prendre trop sérieusement.
Susan Woods : Pour finir, une joyeuse note de cloches de mariage.
Lucy : Oui!
Susan Woods : Quand ? Avez-vous posé une date ?
Lucy : Nous essayons de fixer une date pour le début de l’année prochaine.
Susan Woods : Daisy est heureuse, l’êtes-vous ?
Lucy : Elle est très heureuse, je suis très heureuse.
Susan Woods : La vie semble agréable.
Lucy : La vie est merveilleuse.
Susan Woods : Bon retour à la maison et merci beaucoup d’être venue.
Lucy : C’était un plaisir et merci de m’avoir reçue.
Susan Woods : C’était merveilleux. (à la caméra) Bien, nous avons laissé tomber les Spice Girls, nous allions faire leur promo (à Lucy) mais je pense que vous êtes bien mieux que les Spice Girls personnellement, et voilà on y est. (à la caméra) Paul sera de retour demain, quant à moi je vous retrouve au petit déjeuner à 7h. Holmes est terminé pour ce soir.
Source. Traduction par DrSephiNain.