25 Juillet 2001
Susan Wood : Bonsoir, bienvenue au « Today Live ». Ce soir, une émission consacrée à la lutte pour la santé et la sécurité des enfants à travers le monde. L’actrice Lucy Lawless m’a rejointe pour nous dire pourquoi elle se dévoue tant pour militer pour l’hôpital Starship.
[Pause générique, conversation avec d’autres invités et une autre petite pause]
Susan Wood : Bienvenue à nouveau. Etre une célébrité internationale et choisir de rester dans ce pays a été un choix délibéré pour ma prochaine invitée. De plus Lucy Lawless est déterminée à rendre un juste retour des choses, en investissant du temps et de l’énergie dans des œuvres de bienfaisance, en particulier l’aide apportée aux enfants.
Susan Wood : Comment allez-vous ?
Lucy : Très bien merci.
Susan Wood : Est-ce que… Vous avez-vous-même des enfants… Vous vous êtes intéressée aux œuvres de bienfaisance pour les enfants ?
Lucy : Hum… Eh bien oui… Et c’est aussi seulement depuis ces six dernières années que j’ai pu être leur utile je suppose.
Susan Wood : Depuis seulement six ans ?
Lucy : Eh bien oui… Six ans depuis le début de Xena jusqu’à la fin. Et je suis très heureuse et fière d’être associée à l’hôpital Starship d’Auckland et certaines autres choses dans lesquelles j’ai toujours été impliquée, oui.
Susan Wood : Qu’est-ce que… Je suppose que vous avez utilisé votre notoriété n’est-ce pas ? Je veux dire que ça a dû vous demander…
Lucy : Ca m’a demandé beaucoup de cran. Oui, c’est bien si vous pouvez l’utiliser pour des choses concrètes. A quoi bon être… A quoi bon être célèbre ? J’ai souvent trouvé que la célébrité était le plus ridicule des phénomènes. C’est vraiment par rapport aux autres, vous voyez, les gens pensent souvent que la célébrité est question de la personne mais c’est faux. C’est à cause de cette perception commune et c’est bien si vous pouvez en faire quelque chose de tangible. J’ai participé à plusieurs projets avec Starship et c’était très réjouissant en fait. Parfois je me sentais submergée par les demandes de… Evidemment… Et je continue de balader partout mon petit « Starbear ». Que tout le monde devrait acheter… Ce mois-ci. Mais je me suis rendue compte de ça quand je me suis impliquée dans des œuvres de charité… Ou pour des causes, que les jours semblaient un peu plus longs. C’était plus facile à vivre. Je crois que tout ce qui n’était pas important a pris sa place, vous voyez… Et j’encourage tout le monde à se rendre utile d’une manière ou d’une autre.
Susan Wood : Il y a ce quelque chose, non ? Vous allez dans un hôpital et vous voyez un enfant malade, et c’est une grosse prise de conscience, non ? Tout hiérarchiser, n’est-ce pas ? Savoir ce qui est important et ce qui ne l’est pas.
Lucy : C’est vraiment ça. Rencontrer les parents est particulièrement émouvant pour moi parce qu’ils souffrent, il y a une centaine de morts de la maladie dont leur enfant est atteint, que l’enfant aille bien ou pas… Oui c’est particulièrement émouvant de les rencontrer.
Susan Wood : Comment vont vos enfants ?
Lucy : Mes enfants sont merveilleux. Ils sont dodus et heureux et c’est la meilleure chose que je n’ai jamais faite.
Susan Wood : Est-ce que vous allez en avoir d’autres ?
Lucy : Surement.
Susan Wood : Beaucoup d’autres ?
Lucy : Beaucoup d’autres je ne sais pas mais… Oui. [Elle regarde la caméra, les mains en forme de coupe au-dessus de sa tête] Amenez-les-moi.
Susan Wood : En ce moment vous chantez au « Sky City », vous chantez avec une poignée de gens. Sir Howard et Temuera. C’est pour quelle occasion ?
Lucy : Oui, ils m’ont invitée. Ils ont décidés qu’ils voulaient… Eux deux et le Sky City voulaient restituer une partie de la recette à l’hôpital pour enfants Starship. D’abord c’est tout simplement une grande cause et on avait tellement… On doit récolter 2.5 millions de dollars Néo-Zélandais cette année pour de l’équipement neurologique, pour qu’on puisse, vous savez, on a les ressources pour réaliser de grandes opérations ici. Mais nous avons au moins la technique mais pas l’équipement. C’est donc notre challenge cette année et le Sky City et Sir Howard ont été fantastiques en se joignant à la partie et une partie des billets vendus sera réservée à cette cause. Et on essaie de vendre ces petits bonhommes [Lève des oursons et regarde la caméra avec un sourire audacieux] parce que 2.5 millions de dollars, c’est…
[Note : Le théâtre Sky City compte 700 places. Les trois soirées sont complètes. Le prix d’un ticket normal est de 30 dollars. Pour cet événement les prix étaient de 45 dollars. 15 dollars par personne furent reversés à l’hôpital Starship. Il a donc reçu 31500 dollars Néo-Zélandais]
Susan Wood : C’est beaucoup d’argent pour un petit pays… Beaucoup d’argent.
Lucy : C’est beaucoup à réunir mais la part la plus importante vient de donations publiques. Et si vous pensez que 3 dollars Néo-Zélandais ne vont pas faire grand-chose… Je vais vous dire, c’est tout simplement faux, vous voyez ? Tout le monde donne un petit quelque chose s’ils peuvent… On peut faire des choses incroyables.
Susan Wood : Que faites-vous de vos journées, maintenant que vous, vous savez, vous ne vous battez plus, vous ne vous battez plus avec quoi que ce soit avec lequel vous vous battiez.
Lucy : Comme je vous ai dit précédemment, je flotte à travers les jours un peu comme une amibe, et je passe beaucoup de temps avec mes enfants. Je travaille pour Starship, et je me prépare à retourner aux Etats-Unis [Elle fait allusion à X-Files] j’ai du travail qui m’attend là-bas, et dont je vous parlerai le moment venu.
Susan Wood : Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?
Lucy : Non je ne peux pas mais… Ce sont juste des projets amusants. J’apprécie juste le fait de n’avoir aucune responsabilité dans les séries d’autre gens et prendre juste du bon temps plutôt que d’être la star de la série.
Susan Wood : Et le travail de tous les jours. Je pense au tournage, parce que ça a dû être, je pense que ça a dû être incroyablement intense.
Lucy : Oh… Ah… Oui. C’était un gros challenge physiquement, je dois dire et en plus de ça je pense que chaque mère qui travaille sait, et les pères je pense, que plus de temps vous passez à… Ca vous tue, parce que c’est du temps que vous aimeriez passer avec vos enfants et c’est une source de culpabilité et d’inconfort.
Susan Wood : Ce sentiment qui vous dit que vous ne faites pas les choses comme vous le devriez ? De jongler avec tout.
Lucy : Jongler jusqu’à la limite.
Susan Wood : Ca doit être un sentiment vraiment super, Julius ayant deux ans en Octobre, d’avoir tout ce temps.
Lucy : Hmm, c’est incroyable. C’est tout simplement merveilleux et il s’épanouit. Il est vraiment attaché à sa maman. C’est diffèrent des filles qui sont vraiment… Toute l’attention est portée sur le papa. Mais les petits garçons, vous savez, je ne peux pas croire que ce petit enfant puisse m’aimer autant mais il m’aime vraiment.
Susan Wood : Comme tous les jeunes hommes du monde je suppose.
Lucy : Oh je ne sais rien à propos de ça.
Susan Wood : Retournez-vous aux Etats-Unis bientôt ?
Lucy : Je suis à la maison seulement pour trois semaines et je pars dans les dix jours qui viennent.
Susan Wood : Comment partagez-vous votre temps ? C’est du 50/50 ou quelque chose comme ça ?
Lucy : Eh bien non, ça a été bien plus. J’ai été beaucoup plus en Nouvelle-Zélande parce que je tournais 32 semaines par an à Auckland. Donc forcément je devais être là et je ne sais pas, je suis le mouvement du moment et je fais ce que j’ai à faire, vous voyez. Je vais aux Etats-Unis si je dois y aller et je suis là quand je peux.
Susan Wood : Ok, nous allons maintenant faire une pause et nous revenons avec Lucy Lawless dans seulement deux minutes.
[Pause pub]
Susan Wood : Bienvenue à nouveau. Mon invitée spéciale du Today Live : Lucy Lawless. Est-ce que Xena vous manque ?
Lucy : Nooon.
Susan Wood : C’était une réponse courte ?
Lucy : Mes amis me manquent mais… C’est vraiment comme si j’étais coincée dans un jeu vidéo de Xena comme sur la Playstation ou autre pendant six ans, il me semble déjà que c’était un rêve, le rôle en lui-même… Mais je me suis fait tellement d’amis si fantastiques et ça a été une expérience incroyable qui en valait la peine et c’était un vrai challenge dans tous les sens. A présent ma vie est devenue autre chose et c’est vraiment douillet et chaud et je ne suis pas mouillée vous voyez. Je ne suis pas à l’extérieur contre les éléments. Je peux porter des vêtements contemporains et je ne peux vous dire à quel point c’est agréable.
Susan Wood : Bien, mais vous avez toujours votre peau sur vous.
Lucy : Oh oui, mais c’est un de ces nouveaux tissus, vous voyez. C’est… A 100% une contrefaçon et…
Susan Wood : C’est donc une fausse peau ?
Lucy : Oui mais…
Susan Wood : Avez-vous gardé des costumes de Xena ?
Lucy : J’ai une ou deux pièces… Hmm, discrètement entre vous et moi.
Susan Wood : Il y a eu une grosse vente aux enchères, non ?
Lucy : C’est vrai. Et j’avais plusieurs choses comme des robes et quelques accessoires et des scripts que je vends aux enchères en fait… En fait j’ai deux choses à faire Vendredi car je vais à mon ancienne école primaire, l’école « Marist Sisters » au Mont Albert et… Voilà mon Vendredi, je vais à la nuit « Trivial Pursuit » et ensuite je vais chanter avec Temuera Morrison et Sir Howard et ça va être très réjouissant.
Susan Wood : C’est super non ? Pensez-vous pouvoir vivre, vous savez, continuer votre carrière et laisser Xena derrière vous. L’autre jour je parlais avec quelqu’un et je disais… Et c’était comme le capitaine Kirk, ou autre. C’est un rôle, ou quelque chose d’autre, qui vous colle à la peau pour toujours.
Lucy : Hmm… J’ai bien peur que ce soit le cas, et que les gens vont dire « Oh, elle n’a pas l’air vieille ? ».
Susan Wood : Non elle n’a pas l’air.
Lucy : « N’avez-vous pas joué tel ou tel rôle ». Et « Elle a bien vieillie ». Ou quelque chose comme ça, mais il y aura toujours la comparaison avec cette créature qui vit encore et encore à travers les rediffusions pour toujours. Mais… Ca me va vous savez. C’est un tel honneur d’avoir eu un rôle qui est devenu si emblématique, et parce que ce n’était pas… Ca ne parle pas du système judiciaire Américain. Ce n’est pas une série policière. Ce n’est pas… Ce n’étaient pas des thèmes très répandus. C’étaient des thèmes très universels ; le bien et le mal ; l’amour et la haine, l’amitié et les héros et encore d’autres. C’est diffusé dans 115-120 pays à travers le monde et il semble donc que ça transcende beaucoup de barrières culturelles, parce que ce sont des choses que tout le monde comprend.
Susan Wood : Où partez-vous en vacances ? Si c’est dans 115-120 pays alors…
Lucy : Le syna [ ?] Ce n’est pas immense le syna [ ?]. On se fait suivre partout. Je viens à Auckland et j’adore Auckland. J’adore la Nouvelle-Zélande. J’adore le port scintillant. Je suis allée me promener sur le Mont Eden l’autre jour et j’ai découvert un aspect, sachant que j’ai été plusieurs fois sur le Mont Eden à Auckland, un aspect que je n’ai pas reconnu et c’était… Et c’est tout nouveau pour moi et c’est un pays si formidable. Ca l’est toujours. Il semble qu’il y ait un gros manque de confiance envers la Nouvelle-Zélande, mais si je devais acheter… De bonnes chaussures… J’irai chez Monique Cooper [ ?]. La dernière entreprise de chaussures qui… Vous savez, on peut acheter des produits impressionnants ici… D’une qualité qu’on ne trouve pas facilement ailleurs. Ce sont des produits qui durent. D’honnêtes et bons produits. D’honnêtes et bonnes personnes. J’aimerais qu’on soit plus en accord avec nous même sans avoir à être reliés au commerce du sport… Ou… C’est une chose merveilleuse. Mais nous avons des artisans exceptionnels. Mes bijoux, tout ce que je porte vient de Nouvelle-Zélande parce que c’est tellement unique en son genre. J’en suis si fière. J’ai acheté des choses pour les doigts… Et ça c’est de Georges Nuku [Le bijou en forme de coquillage qu’elle porte autour du cou] et tout ce que je porte à Los Angeles ce sont des modèles Néo-Zélandais, c’est généralement… Oui
Susan Wood : [ ?] Pour acheter… [ ?]
Lucy : Oui, oui je le fais, mais ce n’est pas tout… Si je porte des choses qui viennent de Nouvelle-Zélande, c’est tout à fait unique, et ils disent « ooh, cette griffe ». Et c’est dans tous les magazines. Et le numéro dira « Oh, où est-ce qu’elle a eu cette robe ? ». Parce qu’ils n’ont jamais rien vu de semblable, alors… Je suis une grande fan des produits de Nouvelle-Zélande.
Susan Wood : Comment commence-t-on à être plus en accord avec soi-même parce que vous avez raison on ne l’est pas. On s’inquiète à propos de la fuite des cerveaux et je m’inquiète de savoir si mes enfants auront les mêmes opportunités que, vous savez, les enfants des autres pays ont.
Lucy : On a des possibilités que les enfants d’autres pays n’ont pas. Ici tout le monde peut aller à la plage. C’est simplement… Peut-être que c’est un manque d’imagination, vous voyez ? Si on ne fait pas ces choses, alors… Les Néo-Zélandais sont très courageux. Je sais que je me sens comme si je n’avais rien à perdre. Je n’ai rien à faire oublier et je n’ai rien à attendre de personne, donc je me sens libre quand je vais aux Etats-Unis d’être… Qui que ce soit que je rêve d’être et une chose qu’on devrait apprendre des Américains c’est qu’ils sont très bon pour ça. Quand ils voient quelqu’un réussir ils disent « Bien joué, si tu peux le faire, je peux le faire aussi. » Et on a tendance à ne pas faire ça. On a un peu tendance à se sentir menacé par la réussite des autres gens, mais… Vous voyez. Il faut s’en inspirer, parce que vous pouvez le faire. Mais il faut y croire. Vous allez vous retrouver en première place et vous devez être plutôt discret en Nouvelle-Zélande, vous savez, vous ne pouvez pas claironner partout à quel point vous voulez être important, parce que les gens vont peut-être vous démolir. Il faut juste le savoir. Sachez juste ça, que vous pouvez le faire. Vous pouvez conquérir le monde et dire à vos enfants qu’ils peuvent également le faire.
Susan Wood : Vous saviez, c’est une réplique que quelqu’un m’a remis à l’esprit. « Ton propre éclat ». C’était il y a très longtemps et vous êtes passée devant Rex et vous avez dit « Hey Rex »
Lucy : Non je n’ai pas dit ça, j’ai dit quelque chose d’autre, j’ai dit « Rudytootoot ». Et je suis mortifiée. J’étais assise… Je tournais une annonce à Willington et j’attendais avec mon mari de voir l’épisode où j’avais un rôle, parce que j’étais juste une figurante et j’étais si mortifiée. Je me suis dis « quelle godiche », mais c’était cool, vous savez. Oser être une petite grande, quelqu’un appréciera votre… Ils apprécieront votre confiance et ils feront un essai-oui.
Susan Wood : Ca a été réjouissant de parler avec vous, prenez soin de vous.
Lucy : Merci de m’avoir invitée.
Susan Wood : Lucy Lawless, merci.
Source. Traduction par Kaori.